Un rêve d’eau pour tous
Récemment, notre association Niris a eu l’opportunité de se rendre dans le Sud de Madagascar pour une mission importante. Notre objectif était d’installer deux dispositifs conçus pour désaliniser l’eau de puits dans deux écoles se situant dans le Sud de Madagascar pour produire 100L/jour. Ce voyage a été bien plus qu’une simple mission de travail ; il a été une immersion profonde dans une culture riche et une expérience humaine inoubliable.
À l’origine de cette innovation, Daniel Sautot, président fondateur de Niris. Il a imaginé une solution accessible, robuste, et surtout adaptable aux réalités du terrain. Cette version est baptisée WFE V2 mécanique, penser pour fonctionner sans électricité. Un bijou de simplicité et d’ingéniosité, conçu pour les zones isolées.
« Cette innovation représente bien plus qu’une solution technique : c’est un pont vers l’espoir pour des communautés entières. »
Le départ : sacs chargés, cœurs engagés
Après des essais concluants à Antananarivo, malgré une météo peu clémente, il était temps de passer aux tests. Les résultats obtenus lors des tests, même sous un ciel nuageux, nous ont rassurés : le potentiel était là. La préparation pour ce voyage a été méticuleuse. Il a fallu coordonner la logistique, rassembler le matériel nécessaire et nous assurer que chaque membre de l’équipe était prêt pour les défis qui nous attendaient.
Étapes de préparation de la mission
- Réunion d’équipe stratégique pour la planification et la répartition des tâches
- Vérification minutieuse et préparation du matériel technique et des outils spécialisés
- Organisation complexe du transport et de l’hébergement en zone isolée
- Formation approfondie sur les aspects culturels et linguistiques de la région
- Coordination avec les autorités locales et les responsables d’écoles
- Préparation des protocoles de sécurité et des plans d’urgence
Sur les pistes rouges et les sables fins : vers l’inconnu
Huit jours. C’est le temps qu’il nous a fallu pour rejoindre nos deux écoles cibles, nichées au cœur du Sud profond de Madagascar. Huit jours à longer des pistes infinies, à traverser des paysages tantôt arides, tantôt verdoyants, mais toujours imprévisibles.
Chaque matin, à l’aube, nous reprenions la route, laissant derrière nous la sécurité relative des petites villes pour pénétrer un peu plus dans l’inconnu. La nuit, nous faisions halte là où un semblant de lumière nous semblait rassurant : des stations d’essence, toujours éclairées, sécurisées. Dans ces oasis de fortune, nous trouvions un peu de repos, parfois même un repas chaud, et surtout la force de repartir au petit matin.
Les défis du voyage
Mais cette traversée n’a pas été un long fleuve tranquille. Quelques jours plus tôt, à Beraketa, un problème d’embrayage avait déjà ralenti notre progression. L’intervention a été longue… et inefficace. Une fois réparée, la pièce a de nouveau lâché sur la route, nous contraignant à deux réparations successives. Chaque arrêt imprévu repoussait notre échéance, mais jamais notre motivation. Comme si cela ne suffisait pas, notre chauffeur, pourtant expérimenté, a souffert d’irritations oculaires sévères qui l’ont empêché de conduire à la cadence prévue. Là encore, nous avons dû nous adapter, rouler moins longtemps, avancer au rythme du possible plutôt que du prévu. À 15 km de notre deuxième site, alors que l’arrivée était proche, notre véhicule s’est enlisé dans une zone boueuse. Il nous a fallu des heures, des bras, de la patience et l’aide précieuse de villageois alentour pour en sortir. Ce moment fut à la fois éprouvant et fédérateur, une véritable mise à l’épreuve de notre cohésion d’équipe.
Malgré tout cela, chaque kilomètre avalé nous rapprochait de notre but. De ces deux écoles invisibles sur les cartes, mais bien réelles dans nos esprits. Des lieux où l’eau potable reste un mirage, et où l’arrivée de notre équipe était attendue comme une promesse d’espoir.
Cette fois, nous souhaitons aller plus loin : installer des unités supplémentaires, former des relais locaux à leur maintenance et élargir notre rayonnement à d’autres villages.
L’enjeu est de taille, mais notre détermination l’est encore plus. Car chaque goutte d’eau rendue accessible est une victoire sur l’isolement, sur la précarité, sur l’injustice.
Un impact concret sur les communautés
Les résultats de cette mission dépassent nos espérances initiales. Au-delà des chiffres, c’est toute une dynamique de changement qui s’est enclenchée dans ces communautés isolées.
Écoles équipées
Production quotidienne totale
Élèves bénéficiaires
Opérateurs formés